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réputées comme faites de guet-apens. Cette déclaration fut vérifiée au parlement le 11 de juillet.

Elle eut aussi un très-grand soin defaire éclaircir par le parlement l’affaire de la demoiselle Descouman, qui accusoit le duc d’Epernon d’avoir trempé à l’exécrable parricide commis en la personne de Henri-le-Grand. Le parlement ayant examiné soigneusement cette accusation, en avéra la fausseté si clairement, que, pour arrêter le cours de semblables calomnies, il condamna cette misérable à finir sa vie entre quatre murailles. Cet arrêt est du 30 de juillet.

Cette auguste compagnie l’eût fait mourir par le feu, à la vue de tout le monde, si sa fausse accusation eût été d’un autre genre ; mais où il s’agit de la vie des rois, la crainte qu’on a de fermer la porte aux avis qu’on peut donner sur ce sujet, fait qu’on se dispense de la rigueur des lois.

En ce même temps la Reine estima à propos, par l’avis des ministres, de décharger le sieur des Yvetaux de l’instruction du Roi, sur la réputation qu’il avoit d’être libre en ses mœurs et indifférent en sa croyance : elle mit en sa place Le Fèvre, homme d’insigne réputation pour sa doctrine et pour sa piété, qui avoit été choisi par le feu Roi pour instruire le prince de Condé. Mais, tandis que toutes ces choses se font, et que la Reine a l’œil ouvert à mettre un si bon ordre en cet État, Conchine, correspondant peu à cette bonne intention et à ce soin de la Reine, se laisse emporter à la vanité de sa présomption, et prend des visées peu convenables à sa naissance et à sa condition étrangère, et par son ambition com-