Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/223

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chancelier, par mauvaise volonté feignant le contraire, faisoit offrir à Dolé sous main de l’y assister ; ce qui augmentait encore son mécontentement contre Villeroy, duquel il s’estimoit d’autant plus indignement traité, que, lui ayant rendu service, il en étoit, ce lui sembloit, abandonné, et au contraire recevoit assistance du chancelier, dont il devoit espérer le moins.

Peu après, environ le mois de novembre, madame de Puisieux mourut d’un cholera-morbus : cette mort ne sépara pas seulement tout-à-fait le peu d’union qui restait encore, au moins en apparence, entre les deux beaux-pères, mais les mit en division pour les intérêts de la succession de ladite dame ; ce qui fut cause de la ruine de tous deux et de beaucoup de maux pour l’État.

Les affaires d’Italie ayant été accommodées avec la précipitation que nous avons dit par le gouverneur de Milan, il se pouvoit plutôt dire que les actes d’hostilité étoient cessés entre les ducs de Savoie et de Mantoue, que non pas qu’il y eût une véritable paix entre eux. Le premier, après qu’il eut rendu les places qu’il avoit prises sur le duc de Mantoue, était demeuré armé, sous prétexte, disoit-il, que cela rendroit ledit duc plus facile à se soumettre à ce qui seroit ordonné de leurs différends, joint qu’il prétendoit que le gouverneur de Milan lui avoit promis que la princesse Marie seroit mise en la puissance de sa mère.

Ces raisons étoient bonnes pour lui, mais le duc de Mantoue ne les recevoit pas pour telles, et, non content de ravoir le sien, désiroit s’affranchir de la crainte qu’il lui fût ravi une autre fois par le même