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qu’il avoit accordées, et voulant absolument, pour sa réputation en Italie, que ledit duc obéît à ce qu’il avoit désiré de lui ; dont il se défendoit par l’espérance qu’il avoit que la France, pour son propre intérêt, le prendroit en sa protection. En Allemagne, la maison d’Autriche se saisit d’une partie des pays héréditaires de Juliers, sur le sujet de la contention qui naquit entre les princes possédans.

Le duc de Neubourg s’étant marié à une fille de Bavière, l’électeur de Brandebourg entra en soupçon de lui ; d’où vint que ledit Neubourg voulant, vers le mois de mars de cette année, entrer dans le château de Juliers, la porte lui en fut refusée par le gouverneur, et Brandebourg, croyant que le duc s’en étoit voulu rendre maître, fit une entreprise sur Dusseldorf.

Cette mésintelligence fut cause que Neubourg se résolut d’abjurer son hérésie, et faire profession de la religion catholique, et l’un et l’autre de faire quelques levées de gens de guerre pour leur défense. L’archiduc Albert et les États se voulurent mêler de les accorder ; mais, comme leur principal dessein étoit de profiter de leur division, les uns et les autres s’emparèrent des places qui étoient le plus en leur bienséance, les Hollandais de Juliers et d’Emmerick, qui étoit une belle et grande ville sur le bord du Rhin, de Rees, qui est située entre Wesel et Emmerick, et de plusieurs autres places.

Le marquis de Spinola commença par la prise d’Aix-la-Chapelle, qui, pour les divisions qui avoient continué entre eux, avoit été mise au ban de l’Empire, et, pour l’exécution d’icelui, l’électeur de Co-