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Roi, le soulagement de ses sujets et le bien de son État.

Cet arrêt fut incontinent cassé par un arrêt du conseil, et le Roi envoya querir ses procureurs et avocats généraux, leur témoigne le mécontentement qu’il a de cet attentat : que lui présent à Paris, le parlement ait osé, sans son commandement, s’assembler pour délibérer des affaires d’État ; lui majeur et en plein exercice de son autorité royale, ils aient convoqué les princes pour lui donner conseil ; ce qui, nonobstant que le chancelier fût requis de s’y trouver, ne se pouvoit faire que par exprès commandement de Sa Majesté. Ils disent pour excuse que ce qu’ils en ont fait n’est que sous le bon plaisir du Roi, et non par entreprise sur son autorité ; mais elle n’est reçue pour valable. On leur dit qu’on sait bien les mauvais propos qu’ils ont tenus en leurs opinions ; que ces mots n’y furent pas mis par résolution de la compagnie, mais seulement par le greffier qui dressa l’arrêt, outre qu’ils n’étoient pas suffisans pour les exempter de coulpe ; et partant, Sa Majesté leur commande de lui apporter l’arrêt de la cour, à laquelle il défend de passer outre à l’exécution d’icelui. Ce qui ayant été fait, le Roi, le 9 d’avril, manda les présidens et quelques-uns des plus anciens conseillers de la cour, auxquels il fit une réprimande de l’entreprise qu’ils avoient faite ; qu’ils se devoient ressouvenir des offenses et ressentimens contre eux des rois ses prédécesseurs en pareilles occasions ; qu’ils devoient, comme son premier parlement, employer l’autorité qu’ils tenoient de Sa Majesté à faire valoir la sienne, non à la déprimer et en sa