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traité de Loudun, et les rétablissoit en leurs charges et honneurs.

Sa Majesté manda aussi à l’assemblée de La Rochelle qu’elle leur pardonnoit ce qu’ils avoient fait, et qu’un chacun d’eux eût à retourner en sa province.

Les députés du synode national de Vitré vinrent trouver le Roi le 27 de mai, et lui témoignèrent la joie qu’ils avoient de la mort du maréchal d’Ancre, et que Sa Majesté commençoit à régner. Mais leur contentement ne dura guère ; car, dès le 2 de juin, l’évêque de Mâcon fit au Roi, à l’ouverture de l’assemblée générale du clergé de France qui se tenoit aux Augustins, une remontrance sur les misères de l’église de Béarn, et lui représenta que la justice et la piété ne pouvant subsister l’une sans l’autre, puisque Sa Majesté avoit commencé son règne par une action de justice qui lui faisoit mériter le nom de Juste, elle devoit maintenant avoir pitié de cette pauvre province, en laquelle il y avoit encore plus de cent, tant villes que bourgades et paroisses, desquelles la plupart du peuple étoit catholique, et n’avoient néanmoins aucuns prêtres pour leur administrer les sacremens, tous les biens ecclésiastiques et leurs dîmes étant tenus par les huguenots, et employés à la nourriture des ministres et à l’entretènement de leurs colléges.

Cette remontrance mit en peine ceux de la religion prétendue, qui représentèrent tout ce qu’ils purent au Roi pour le supplier de laisser les choses en l’état qu’il les avoit trouvées, et appuyèrent leurs raisons de la présence du marquis de La Force, gouverneur de Béarn. Mais tout cela n’empêcha point que Sa