Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/510

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La maréchale. . . . . envoya à la Reine le capitaine Benche, qui avoit été autrefois à son mari ; mais la crainte que l’on eut de déplaire à ces messieurs fit que Sa Majesté ne fit point de réponse. Depuis, le duc de Montéléon désira que l’ambassadeur de l’Empereur, qui avoit vu le Roi, vît la Reine à Blois, et en écrivit sur ce sujet : la Reine, pour s’en exempter, fit la malade, et ne le vit point.

Toutes ces choses ne les contentoient point encore ; à quelque prix que ce fût, ils ne me vouloient point voir auprès de cette princesse : ils eussent bien désiré m’éloigner d’auprès d’elle ; mais leur timidité et leur inexpérience qui leur faisoient tout craindre, les empêchoient d’oser prendre résolution de me faire commander par Sa Majesté de m’en retirer. Leur ruse suppléa à leur défaut de hardiesse ; ils firent que quelqu’un donna avis à mon frère qu’on me dépêcheroit bientôt un courrier pour ce sujet. Incontinent il me le manda ; je le crus, et jugeant qu’il m’étoit mieux séant de les prévenir, je demandai congé à la Reine de m’en aller pour quelque temps à Coursay, qui est un prieuré que j’ai auprès de Mirebeau, où dès que je fus arrivé, ils prirent occasion de m’envoyer une lettre du Roi du 15 juin, par laquelle Sa Majesté me témoignoit être bien aise de la résolution que j’avois prise de m’en aller à mon évêché, et que j’y demeurasse, ou en mes bénéfices, jusqu’à ce que j’eusse autre commandement d’elle.

Je fis réponse que, n’ayant jamais eu ni ne pouvant avoir autre intention que de servir Sa Majesté et d’obéir à ses commandemens, je n’avois rien à répondre à la lettre que Sa Majesté m’avoit fait l’hon-