Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/511

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

neur de m’écrire, sinon que j’observerois religieusement ce qui étoit de ses volontés ; qu’en quelque part que je fusse Sa Majesté recevroit des preuves de mon affection et fidélité, n’ayant jamais eu et ne pouvant avoir autre but que son service ; que je savois bien que quelques-uns tâchoient de lui persuader le contraire, mais que Sa Majesté daignant considérer mes actions, ils ne viendroient pas à bout de leur dessein ; que je croyois qu’en me gouvernant de la façon que j’avois fait, non-seulement je demeurerois exempt de blâme en la bouche de tout le monde, mais aussi que mes actions seroient approuvées de ceux qui me voudroient le moins de bien ; que n’ayant pas eu ce bonheur je tâcherois de l’acquérir, continuant à si bien faire que ceux qui me rendroient de mauvais offices se fermeroient la bouche d’eux-mêmes ; suppliant Dieu de ne me faire point de miséricorde, si j’avois jamais eu aucune pratique ni pensée contraire à son service.

Dès que la Reine le sut, elle dépécha au Roi l’évêque de Béziers, et lui manda qu’elle ne pouvoit supporter ce dessein qu’elle voyoit qu’on avoit pris de m’éloigner d’auprès d’elle pour lui faire déplaisir, et au préjudice de la permission qui lui avoit été donnée de me retenir : ce dont elle étoit d’autant plus étonnée, qu’elle savoit très-certainement que depuis ce temps-là je ne pouvois lui en avoir donné aucun sujet ; que soupçonnant ceux qui sont auprès d’elle, c’est vouloir croire qu’il soit possible de lui mettre en l’esprit quelque chose contre le devoir d’une mère envers son fils ; que s’il désire faire paroître qu’il n’ajoute point de foi à ces calomnies, elle