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portantes qui se présenteroient en son royaume, il se sentoit obligé de la supplier de ne pas ajouter foi à ce que lui diroit l’ambassadeur de l’Empereur, qui voudroit bien convertir l’intérêt particulier de son maître en une cause publique de religion, pour obliger Sa Majesté à l’assister contre le bien de son État, qui a toujours été, et est encore de maintenir tous ceux que la maison d’Autriche veut opprimer, comme elle veut faire maintenant les états de Bohême et le roi Frédéric, et que Sa Majesté prendra un sage conseil s’il lui plaît moyenner la tenue d’une diète, où les rois et États non intéressés soient conviés d’intervenir par leurs ambassadeurs, pour, d’un commun consentement, juger les moyens qui seront les plus convenables pour ôter tous les prétextes des armes.

Mais Sa Majesté, ayant pitié de la religion, qui couroit fortune de se perdre en toute l’Allemagne, ne jugea pas à propos d’user d’un si long circuit en cette affaire, mais trouva bon d’envoyer promptement une ambassade solennelle, pour, par son entremise et autorité envers les princes et États intéressés, acheminer plus facilement toutes choses à un juste accommodement.

En cette année mourut la reine de la Grande-Bretagne, qui faisoit profession secrète de la religion catholique, entendoit souvent la messe et fréquentoit les sacremens, sans que le Roi son mari, qui en étoit bien averti, y apportât aucun empêchement. Dieu ne lui fit pas néanmoins la grâce d’avoir un prêtre pour se réconcilier avec lui en cette heure dernière, bien qu’elle en fût avertie et en eût la commodité ; mais, s’estimant assez forte pour aller dans quelques jours à