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notice

Ainsi les uns commandoient avec orgueil, les autres obéissoient avec rage, et beaucoup croyoient obéir parce qu’ils ne commandoient pas assez absolument ; quand la Providence permit qu’il arrivât un accident qui fit éclater tout à coup ces différens sentimens, et qui confirma pour la dernière fois les uns dans le commandement, et les autres dans la servitude. C’est la conjuration de Jean-Louis de Fiesque, comte de Lavagne, qu’il faut reprendre de plus haut pour en connoitre mieux les suites et les circonstances. »

L’historien italien croit devoir s’étendre sur les motifs qui déterminèrent André Doria à quitter le service de François premier. L’imitateur français passe rapidement sur ces détails, qui pourtant sont essentiels : il brûle d’arriver au récit de la conjuration. Le premier peint le comte de Fiesque sous les couleurs les plus défavorables : il dit que ce jeune homme avoit été mal élevé, et que les gens sages répétoient souvent qu'il croissoit pour le malheur de sa patrie. L’abbé de Gondy fait au contraire du comte le portrait le plus brillant : il lui reconnoît toutes les qualités d’un chef de parti ; et, pour le justifier d’avoir long-temps caché ses desseins, il fait remarquer qu’il n’avoit pas craint de témoigner hautement sa haine pour les Doria. « Cette chaleur, dit-il, qu’on a observée dans son procédé fait voir qu’il ne s’est porté à cette entreprise que par une émulation d’honneur et une ambition généreuse ; puisque tous ceux qui sont engagés dans de semblables desseins par un esprit de tyrannie, et des intérêts qui ne vont pas à la grande réputation, ont commencé par une patience