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notice

le culte extérieur, qui en est une partie essentielle. Toutes les maximes qui sont contraires à ces articles de foi, décidés par les conciles généraux, partent de l’ignorance, sont entretenues par l’intérêt, produisent l’impiété. »

La piété de nos rois avoit en effet toléré que les contributions du clergé portassent le nom de dons gratuits ; mais jamais ce privilège, très-souvent contesté par les deux autres ordres, n’avoit été réclamé avec cette autorité et ce ton audacieux : et jamais surtout on n’avoit considéré comme un article de foi la maxime que le clergé n’est point obligé de contribuer aux charges de l’État.

Les remontrances se terminent par une invective contre les ministres et les officiers du Roi, qui, pendant les intervalles des assemblées du clergé, n’ont pas exécuté les promesses qui avoient été faites avant leur séparation. « Ils ont, dit l’orateur, altéré par un procédé, qui est une espèce de sacrilège, le poids de la parole royale. Les plaintes que nous avons faites, n’étant plus en corps, n’ont pu être que tardives : ainsi les promesses des rois en tant de rencontres ont été rendues vaines, ainsi les espérances de l’Église en tant d’occasions ont été éludées. Nous espérons que Votre Majesté ne souffrira pas ces désordres ; qu’elle ne permettra pas qu’on arrête l’effet des choses promises à cette assemblée ; que l’on prenne avantage de la séparation, qui est un effet de son obéissance, mais qui n’est pas, comme quelques-uns ont voulu présumer, une marque de foiblesse. »

Ces dernières paroles montrent que les intrigues