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promptement conclue ; et à cette occasion il prend avec le Roi le ton d’autorité que nous avons déjà remarqué dans les remontrances de 1640.

« Cette, importante victoire, dit-il, remportée si fraîchement et si glorieusement dessus vos ennemis, est une marque visible de la constante bénédiction que Dieu donne à vos armes : en naissant, vous vous les êtes trouvées entre les mains. Dieu veuille, par sa miséricorde, qu’elles aient bientôt une heureuse fin ! Dieu veuille que vos victoires soient bientôt arrêtées par une bonne paix ! Je vous la demande, sire, au nom de tous vos peuples affliqés, et, pour parler plus véritablement, consommés par les nécessités inséparables d’une si longue guerre ; et je vous la demande avec liberté, parce que je parle à Votre Majesté d’un lieu où je suis obligé par ma conscience de vous dire, et de vous dire avec autorité, que vous nous la devez. »

L’orateur, après avoir assez bien résumé les principales actions de Louis ix, termine en expliquant au jeune Louis xiv les dernières paroles du saint roi à son fils Philippe. La tournure qu’il emploie pour amener ces leçons, dont il tire un grand avantage pour son parti, est digue des meilleurs orateurs.

« Je m’arrête, dit-il, je m’arrête contre mes sentimens, pour voir mourir ce grand personnage, mais non pas pour parler de sa mort. On peut exagérer la mort des hommes ordinaires, parce qu’assez souvent on n’en est ému qu’après de longues réflexions mais celle des grands rois touche par la seule vue de leurs tombeaux. Saint Louis, étendu sans sentiment dans un pays ennemi, sur une terre