Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/27

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étrangère, marque plus fortement la vanité du monde que tous les discours qu’on pourroit faire sur ce sujet ; et, à ce triste spectacle, je me contente de m’écrier avec le prophète : Ubi gloria, Israël ? Où est la gloire d’Israël ? où est la grandeur de la France ? où est cette florissante noblesse ? où est cette puissante armée ? où est ce grand monarque qui commandoit à tant de légions ? Et au moment où je fais ces demandes, il me semble que j’entends les voix confuses et ramassées de tous les hommes qui ont vécu dans les quatre siècles écoulés depuis sa mort, qui me répondent qu’il règne dans les cieux. Ah ! que ce dernier moment qui l’y a porté avec tant de gloire nous fournit d’exemples de constance, de fermeté, de générosité, de magnanimité vraiment chrétienne ! Toutes les paroles par lesquelles il a fini sa belle vie, et par lesquelles je prétends finir ce discours, sont autant de caractères illustres d’une mort toute grande, tout hëroïque, toute sainte. Ce grand monarque adressa ces paroles au Roi son fils, et son successeur sur la terre, dans le lit de la mort ; et je dois croire qu’il les adresse présentement à Votre Majesté, encore avec plus de force, du ciel où il est dans sa gloire. Audi, fili mi, disciplinam patris tui ! Écoutez, sire, mais écoutez attentivement ; voici les paroles « originales du Roi votre père. »

L’orateur applique fort habilement aux circonstances les sages avis que saint Louis avoit donnés à son fils dans des temps tout différens ; voici comment il le fait parler : « Soulagez votre peuple, conservez sa franchise, écoutez ses plaintes, et inclinez d’ordinaire