Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/49

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pas proche, puisqu’ils ne tiennent plus qu’à quelques formalités légères ? Quelle apparence qu’ils ne fussent pas déjà terminés, si la justice de Dieu ne vouloit peut-être pas châtier nos péchés et nos crimes par des maux que nous endurons, contre toutes les règles de la politique même la plus humaine ? Il est, sire, de votre devoir de prévenir les châtimens du ciel, qui menacent un royaume dont vous êtes le père… Vous le devez comme chrétien, vous le pouvez comme roi. »

Sa péroraison est une imitation de celle du panégyrique de saint Louis, qu’il avoit prononcé la veille des Barricades. Il rappelle les dernières paroles de ce monarque, qui recommanda à son fils la conservation des grandes villes ; et il termine par un éloge assez bien amené de la reine Anne d’Autriche, que peu de temps auparavant il avoit cherché à faire décrier par d’infâmes libelles. « Saint Louis, dit-il au jeune roi, devoit ces sentimens si raisonnables et si bien fondés à l’éducation de la reine Blanche de Castille, sa mère ; et Votre Majesté, sire, devra sans doute ces mêmes maximes aux conseils de cette grande reine qui vous a donné à vos peuples, et qui anime, par des vertus qui sont sans comparaison et sans exemple, le sang qui a coulé dans les veines de Blanche, et les mêmes avantages qu’elle a autrefois possédés en France. »

Ce discours ne servit qu’à redoubler les justes préventions du Roi et de la Reine sa mère contre le cardinal de Retz : sa négociation échoua complètement, on ne lui témoigna aucune confiance, et il n’obtint rien de ce qu’il désiroit pour lui et pour ses amis.