Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/67

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convenu que le Roi lui donneroit l’abbaye de Saint-Denis, affermée quarante mille écus ; qu’on lui restitueroit le revenu de son archevêché et de ses autres bénéfices, versés à l’épargne depuis qu’il étoit absent ; qu’une amnistie générale seroit accordée à tous ses partisans ; et que les ecclésiastiques de Paris qui avoient été exilés pour avoir embrassé sa cause seroient rappelés, et réintégrés dans leurs bénéfices. Les articles secrets du traité furent qu’il ne paroîtroit point à Paris avant qu’un nouvel archevêque eût été installé, et qu’il partiroit pour Rome aussitôt que le Roi le lui commanderoit.

Conformément à cet arrangement, Retz se rendit à Commercy qui lui appartenoit, et il y donna sa démission de l’archevêché de Paris, en présence de deux notaires (1662). Marca fut nommé à sa place : mais il mourut le 29 juin, le jour même où ses bulles arrivèrent. Péréfixe lui succéda, et fut deux ans sans pouvoir être installé, parce que l’expédition de ses bulles se trouva suspendue par un démêlé entre Louis xiv et le Pape, à l’occasion d’une insulte que le duc de Créqui, ambassadeur de France, avoit reçue à Rome (20 août). Il fallut donc que Retz demeurât éloigné de la capitale beaucoup plus long-temps qu’il ne l’avoit attendu. Il employa ses loisirs à rendre la justice à ses vassaux, à des parties de plaisir, et à la composition de deux ouvrages auxquels il attachoit une grande importance. Sa tête étant remplie de tous les événemens où il avoit joué un rôle pendant les troubles, il essaya de les retracer dans une production latine, en prenant pour modèle la célèbre histoire du président de Thou. Il en écrivit quelques