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notice

fut remplacé par Innocent xi. Ce voyage ruina sa santé, affaiblie déjà par un grand nombre d’infirmités. A son retour en France, il s’établit à Commercy, où il ne traîna plus qu’une existence pénible et douloureuse, « Ce n’est plus une vie, dit madame de Sévigne, c’est une langueur. » Elle ajoute qu’il se cassoit la tête d’occupations. Il paroît qu’il mettoit la dernière main à ses Mémoires, et qu’il continuoit sa généalogie, travail dans lequel il étoit aidé par Corbinelli.

Rappelé dans la capitale par un procès, on le vit habiter alternativement l’hôtel de Lesdiguières et l’abbaye de Saint-Denis (1678). Du gain de ce procès dépendoit un arrangement définitif avec ses créanciers. Il avoit déjà payé onze cent dix mille écus de dettes ; et pour fournir en un petit nombre d’années une somme aussi considérable, il lui avoit suffi de vendre ses souverainetés de Commercy et d’Euville, et de se réduire à vingt mille livres de rente. Se trouvant alors beaucoup plus à son aise, il étoit en état de donner des pensions à quelques-uns de ses amis.

Au mois d’août 1679, il fut attaqué, à l’hôtel de Lesdiguières, d’une fièvre continue, qui étoit probablement une fièvre pernicieuse : maladie mortelle si le quinquina n’est pas administré à propos. Madame de Sévigné, madame de Grignan et madame de La Fayette allèrent le visiter. Effrayées de son état, elles demandèrent avec instance qu’on appelât un médecin anglais nommé le chevalier Talbot, célèbre alors par des cures extraordinaires, et par l’usage presque toujours heureux qu’il faisoit du quinquina. Mais les