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DU CARDINAL DE RETZ. [1650]

les premiers jours de la régence, feroit un merveilleux effet dans le monde. M. le cardinal reprit alors brusquement : « Elle a été promise au père et au fils aîné. » À quoi je lui repartis : « Le cœur me dit que le fils aîné fera une alliance qui le mettra beaucoup au dessus de la surintendance des mers. » Il sourit, et dit à la Reine qu’il accommoderoit encore cette affaire avec moi. J’eus une seconde conférence avec la Reine et avec lui, au même lieu et à la même heure : j’en eus trois avec lui seul dans son cabinet au Palais-Royal, dans lesquelles Noirmoutier et Laigues se trouvèrent. On convint dans ces conférences que M. de Vendôme auroit la surintendance des mers, et M. de Beaufort la survivance ; que M. de Noirmoutier auroit le gouvernement de Charleville et de Mont-Olympe qu’il auroit aussi des lettres de duc ; que M. de Laigues seroit capitaine des gardes de Monsieur que M. le chevalier de Sévigné auroit vingt-deux mille livres ; que M. de Brissac auroit pour récompense le gouvernement d’Anjou à tel prix, et avec un brevet de retenue pour toute la somme. Il fut résolu que l’on arrêteroit M. le prince, M. le prince de Conti et M. de Longueville. Je n’oubliai rien pour tirer du pair le dernier ; je m’offris d’être sa caution, je contestai jusqu’à l’opiniâtreté et je ne me rendis qu’après que le cardinal m’eut montré un billet de la main de La Rivière à Flamarin, où je lus ces propres mots : « Je vous remercie de votre avis ; mais je suis aussi assuré de M. de Longueville que vous l’êtes de M. de La Rochefoucauld. Les paroles sacramentales sont dites. »

Le cardinal s’étendit à ce propos sur l’infidélité de