Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/349

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que je faisois des merveilles pour son service. Ce témoignage, qui fut reçu très-agréablement, parce qu’il fut porté dans un instant où la Reine étoit très-satisfaite de Madame (ce qui ne lui étoit pas ordinaire), facilita beaucoup ma négociation. J’allai le soir chez la Reine, que je trouvai avec un visage fort ouvert ; et ce qui me fit voir quelle étoit contente de moi, fut que ce visage ouvert ne se referma pas, même après que je lui eus déclaré ce que je ne croyois pas pouvoir lui cacher, que l’on pût empêcher Monsieur de concourir avec M. le prince contre les sous-ministres ; et que je ne pourrois pas moi-même m’empêcher d’y opiner, si l’on en délibéroit en parlement.

Vous devez être si fatiguée des dits et redits des conversations passées, que je crois qu’il est mieux que je n’entre pas dans le détail de celle-ci qui fut assez longue, et que je me contente de vous rendre compte du résultat, qui fut que je m’appliquai de toute ma force à faire que Monsieur tînt fidèlement la parole que je donnai à la Reine de sa part, qu’il feroit tous ses efforts pour adoucir l’esprit de M. le prince en faveur des trois nommés ; et qu’en cas qu’il ne le pût, qu’il fût obligé lui-même par cette considération de les pousser, et que par la même raison je fusse forcé d’y concourir de ma voix, je déclarerois à Monsieur qu’au cas que dans la suite M. le prince fît encore de nouvelles propositions, je n’y entrerois plus, quand même Monsieur s’y laisseroit emporter. Je vous avoue que je me défendis long-temps de cette dernière clause, parce que dans la vérité elle m’engageoit beaucoup, et parce qu’elle me paroissoit même être au dernier point contre le respect, en ce qu’elle confondoit et