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prince, le théâtre du Palais se trouva beaucoup moins rempli qu’il n’avoit accoutumé ; et l’on peut dire que depuis la majorité jusqu’à l’ouverture de la Saint-Martin suivante, qui fut le 20 novembre, il n’y eut aucunes scènes considérables que celles du 7 et du 14 d’octobre, dans lesquelles Monsieur dit à la compagnie que le Roi lui avoit envoyé un plein pouvoir pour traiter avec M. le prince ; et qu’il avoit nommé, pour le suivre et le servir dans cette négociation, messieurs d’Aligre et de La Marguerite, conseillers d’État ; et messieurs de Mesmes, Menardeau et Cumont, du parlement. Cette députation n’eut point de lieu, parce que M. le prince, à qui M. le duc d’Orléans avoit offert d’aller conférer avec lui à Richelieu, avoit refusé la proposition comme captieuse du côté de la cour, et faite à dessein pour ralentir l’ardeur de ceux qui s’engageroient avec lui. Il étoit arrivé à Bordeaux le 12, on en eut nouvelle le 26 à Paris ; et le même jour le Roi partit pour Fontainebleau, où il sut ce soir-là qu’en faisant avancer la cour jusqu’à Bourges, elle en chasseroit les partisans de M. le prince. M. de Châteauneuf et M. le maréchal de Villeroy pressèrent la Reine au dernier point de ne pas donner le temps à Persan de s’y jeter avec la noblesse du pays. La cour s’étant donc avancée, et les principaux habitans s’étant déclarés pour le Roi, tout se rendit sans coup férir. Palluau fut laissé avec un petit corps d’armée pour faire le blocus de Montrond, défendu par Persan. M. le prince de Conti et madame de Longueville se retirèrent à Bordeaux en grande diligence ; M. de Nemours les accompagna dans ce voyage, dans le cours duquel il s’attacha à