Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/438

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lier d’une manière qui fût conforme au reste de sa vie. Les tours de La Rochelle, qui étoient entre les mains du comte Du Dognon, ne tinrent que fort peu de temps contre M. le comte d’Harcourt, qui commandoit l’armée du Roi ; les Espagnols auxquels il remit Bourg, place voisine de Bordeaux, entre les mains, ne le secoururent qu’assez foiblement. M. le prince ne put faire d’autres conquêtes que celle d’Agen et celle de Saintes. Il fut obligé de lever le siège de Cognac et le plus grand capitaine du monde sans exception connut ou plutôt fit connoître, dans toutes ces occasions, que la valeur la plus héroïque et la capacité la plus extraordinaire ne soutiennent qu’avec beaucoup de difficulté les nouvelles troupes contre les vieilles.

Comme je me suis fixé, dès le commencement de cet ouvrage, à ne m’arrêter proprement que sur ce que j’ai connu par moi-même, je ne touche ce qui s’est passé en Guienne, dans ces premiers mouvemens de M. le prince, que très-légèrement, et purement qu’autant que la connoissance vous en est nécessaire, par le rapport et la liaison qu’elle a à ce que j’ai, à vous raconter de ce que je voyois à Paris, et de ce que je pénétrois de la cour.

Il me semble que j’ai déjà marqué ci-dessus que la cour s’avança de Bourges à Poitiers pour être en état de remédier de plus près aux démarches de M. le prince. Comme elle vit qu’il ne donnoit pas dans le panneau qu’elle lui avoit tendu, par le moyen d’une négociation pour laquelle elle prétendoit, quoique faux, à mon opinion, avoir gagné Gourville, elle ne garda plus aucunes mesures à son égard, et elle en-