Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/322

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par son nom. Voilà bien des circonstances qui devoient faire qu’une faction ne fût pas méprisable. Il s’en falloit fort peu que celle de France ne le fût avec toutes ces circonstances, parce qu’elles se trouvèrent compliquées avec d’autres qui les empoisonnèrent. Grimaldi, qui haïssoit Mazarin autant qu’il en étoit haï, n’agissoit presque en rien et d’autant moins qu’il croyoit, et avec raison, que de Lyonne, qui avoit au dehors le secret de la cour, ne le lui confioit pas. Est, qui trembloit avec tout son courage, parce que le marquis de Caracène entra justement en ce temps-là dans le Modenois avec toute l’armée du Milanois, faisoit qu’il n’osoit s’étendre de toute sa force contre l’Espagne. Je vous ai déjà dit que les Médicis n’étoient point brouillés avec Ursin ; Antoine n’étoit ni intelligent ni actif ; et de plus l’on n’ignoroit pas que dans le fond du cœur le cardinal Barberin, qui étoit très-mal à la cour de France, ne l’emportât. Lyonne n’y pouvoit pas prendre une entière confiance, parce qu’il ne se pouvoit pas assurer que le cardinal Barberin, qui vouloit aujourd’hui Sachetti qui étoit agréable à la France, n’en voulût pas demain un autre qui lui fût désagréable ; et cette même considération diminuoit encore de beaucoup la confiance que de Lyonne eût pu prendre au cardinal d’Est, parce qu’on savoit qu’il gardoit toujours beaucoup d’égards avec le cardinal Barberin, et par l’amitié qui avoit été longtemps entre eux, et par la raison de la duchesse de Modène, qui étoit sa nièce. Bichi n’étoit pas selon le cœur de Mazarin, qui le croyoit trop fin et très-mal disposé pour lui, comme il étoit vrai. Voilà, comme vous voyez, un détail qui vous peut empê-