Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/402

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Son Altesse Royale lesquels viennent dans la chambre de la conférence des députés s’asseyent du côté du feu à une table et nos députés de l’autre côté et là ils font les propositions de part et d’autre.

Le dimanche 7 mars 1649, du matin, messieurs les députés étant assemblés chez M. le premier président, M. le président de Mesmes a fait lecture d’une lettre envoyée auxdits députés par messieurs Barenne et Andrée, conseillers députés du parlement d’Aix au parlement de Paris, avec les articles contenant leurs prétentions dont la teneur s’ensuit.

« Messieurs,

« Ayant reçu l’avis de l’arrêté de votre compagnie, du dernier du passé, pour la conférence de Ruel, et nous ayant fait l’honneur d’y comprendre les intérêts de la nôtre : suivant ce qui nous a été prescrit, nous vous adressons les articles et les prétentions de notre corps conformes aux instructions et pouvoirs à nous envoyés, nécessaires pour rétablir le repos avec le service du Roi en notre province. Et comme il vous a plu agréer l’union de votre corps avec le nôtre nous espérons, messieurs, de votre zèle et de votre bonne volonté, que vous prendrez le soin de nous procurer de la bonté du Roi et de la Reine régente le contenu auxdits articles, et le passeport pour aller en faire instance à l’égal des autres compagnies. Et d’autant qu’on pourroit avancer que notre compagnie a voulu traiter, nous vous assurons, messieurs, avoir avis certain qu’elle a sursis toutes propositions jusqu’à ce qu’elle eût reçu de nos lettres, et appris si nous avions obtenu l’arrêt d’union, tous nos paquets et les vôtres ayant été arrêtés. Elle est maintenant informée, et vous assurés, qu’elle ne se séparera jamais du dessein de suivre vos ordres et votre exemple. Ils nous sont trop avantageux pour faire paroître notre passion et notre fidélité au service du Roi. La nôtre messieurs, en particulier, c’est de vous supplier d’agréer nos obéissances et de croire que notre gloire plus parfaite c’est d’être, messieurs, vos très-humbles et très-obéissons serviteurs, Barenne, Andrée, députés du parlement de Provence.

« À Paris, ce 6 mars 1649. »