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DE CONRART. [1652]

toute l’arrière-garde de l’armée des princes. On fait état qu’il peut y avoir eu quinze cents hommes et plus de tués de part et d’autre ; mais beaucoup plus de celle des princes que de celle du Roi. Du côté du Roi, les marquis de Saint-Mesgrin et de Nantouillet le fils, et le colonel Sester, neveu du feu maréchal de Rantzau, furent tués ; de celui des princes, les marquis de La Roche-Giffart et de Flamarins.

Tous ces gens de qualité furent tués à l’attaque d’une quatrième barricade que M. de Turenne avoit fait faire proche d’une méchante maison vers Rambouillet[1]. M. le prince ayant déjà gagné les trois autres, n’avoit pas voulu faire attaquer celle-là de front, parce qu’il voyoit bien qu’il y perdroit trop de gens.

    tome 41, page 268, de cette série, que Broussel de Louvières, gouverneur de la Bastille, lui avoit mandé que s’il avoit un ordre écrit de Monsieur, il feroit tout ce que le prince lui commanderoit. Cet ordre a été conservé en original ; il fait partie des manuscrits de la bibliothèque du Roi, fonds de Baluze, armoire septième, premier porte-feuille. En voici la copie textuelle :

    « De par monseigneur, fils de France, oncle du Roi, duc d’Orléans,

    « Il est ordonné au sieur de Louvières, gouverneur du château de la Bastille, de favoriser en tout ce qui lui sera possible les troupes de Son Altesse Royale, et de faire tirer sur celles des ennemis qui paroîtront à la vue dudit château.

    « Fait à Paris, le deuxième juillet 1652.

    « Signé Gaston. Contresigné Goulas. »

  1. D’une méchante maison vers Rambouillet : La maison du financier Rambouillet, père ou aïeul de La Sablière, auteur d’un recueil de madrigaux assez recherché. Cette maison, située hors des murs de Paris, à l’extrémité de la rue de Charenton, étoit accompagnée d’un vaste jardin qui descendoit jusqu’à la rivière ; on l’appeloit la Folie-Rambouillet (Voyez Sauval, tome 2, page 287 ; et Jaillot, quartier Saint-Antoine, tome 3, page 106.) Il ne subsiste plus de cette maison que la porte d’entrée et quelques murailles. (Voyez la Vie de La Sablière à la tête de ses poésies, publiées par M. Walckenaer ; Paris, Nepveu, 1825, page viij.)