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[1652] MÉMOIRES

et il eut un accès de fièvre si violent, que son médecin crut que ce seroit une fièvre maligne, dont il en commencoit déjà à courir beaucoup. Néanmoins il se trouva mieux après avoir été saigné ; et quoiqu’il fût encore assez incommodé, il ne laissa pas de se trouver au parlement le samedi 20 ; mais il fut encore saigné dès qu’il en fut revenu.

En cette assemblée l’on continua les opinions qui avoient été commencées la veille ; et tous les avis se rapportèrent à deux principaux : celui que Le Musnier de Tartiats, conseiller de la grand’chambre, avoit ouvert le vendredi, et dont il changea le samedi, se rangeant à celui de Broussel ; de sorte que Doujat, aussi de la grand’chambre, demeura chef de l’avis qui étoit que le parlement écrivît au Roi que messieurs les princes persistant toujours dans la résolution de ne point députer vers Sa Majesté tant que le cardinal seroit en France, les députés avoient cru qu’il étoit plus important pour le service du Roi de revenir faire leur charge que de retourner à la cour inutilement ; et que si dans mardi l’on n’avoit nouvelles de l’éloignement du cardinal, on pourroit donner arrêt par lequel M. le duc d’Orléans et M. le prince seroient priés d’employer l’autorité du Roi et la leur par toutes voies, même par celle des armes, pour obliger le cardinal à sortir du royaume : ce qui comprenoit presque les mêmes choses, mais en termes plus doux, que ce que Broussel avoit proposé, qui étoit d’écrire au Roi que l’on ne pouvoit plus députer vers lui jusqu’à ce que le cardinal Mazarin se fût retiré, et qu’aussitôt qu’il seroit sorti de France messieurs les princes mettroient les armes bas ; que ce-