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DE CONRART. [1652]

et ceux qu’elle causeroit encore, et la toucha par toutes les considérations de piété, d’État et de son intérêt particulier qu’il lui fut possible, sans pouvoir rien gagner ; de sorte que se voyant obligé de se retirer, il lui dit seulement qu’il avoit un avis particulier à lui donner, qui étoit qu’en entendant la messe dans sa chapelle il y avoit reconnu tant de scandale et d’indévotion, qu’il étoit obligé de lui dire qu’au lieu d’apaiser la colère du ciel par la célébration de ce mystère, de la sorte qu’on le célébroit il ne pouvoit que l’enflammer davantage, et qu’attirer sur tout le royaume une malédiction dont on ne voyoit déjà que de trop funestes effets. Et après lui avoir représenté toutes les misères de la campagne et toutes les désolations que causoit la guerre, voyant que la Reine n’en étoit fléchie en aucune sorte, il s’en revint à Paris.

On disoit qu’un chartreux, nommé le père Jacques, avoit été lui faire le même message, et que voyant qu’il ne peu voit rien gagner, ni de la part de Madame ni de la sienne, il avoit dit à la Reine qu’il lui annonçoit de la part de Dieu qu’il falloit qu’elle éloignât le cardinal Mazarin pour éviter la ruine de la France ; mais qu’elle ne s’émut pas plus de cela que du reste.

Les arrêts rendus le 24 sont imprimés, et la relation de ce qui se passa au parlement le… aussi. On fut fort étonné du discours de Bignon, avocat général, qui y est exprimé. Il témoigna à ses amis d’en être fort mal satisfait, et leur protesta de n’avoir point voulu donner par écrit au greffier, qui le lui vint demander, ce qu’il avoit dit, qu’il disoit être fort différent de ce que porte la relation. Il se