Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 48.djvu/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
167
DE CONRART. [1652]

core abstenir, ou qu’en tout cas, se trouvant surpris par l’arrivée imprévue des princes, il ne devoit point prendre de conclusions, mais s’excuser non seulement sur ce qu’il n’étoit point préparé, mais sur ce que les princes n’ayant fait qu’un remercîment, il n’y avoit point de conclusions à prendre. Quelques uns jugèrent que puisqu’il s’étoit trouvé au Palais, et qu’il n’avoit pas pris ce biais pour esquiver, il falloit que les princes eussent pris quelques mesures avec lui auparavant, et qu’ils l’eussent ou gagné par leurs persuasions, ou intimidé par leurs menaces.

Pour le chancelier, après que le parlement eut répondu à M. d’Orléans qu’il pouvoit choisir pour son conseil qui il voudroit, et même convier M. le chancelier d’y prendre place, les princes le firent sonder pour savoir ses sentimens. Comme il avoit refusé de se trouver au parlement, lorsqu’il n’y avoit point de président et que les députés étoient encore à Saint-Denis, il n’accepta point aussi d’abord d’être de ce conseil de M. d’Orléans, en étant encore détourné par l’espérance dont la cour l’avoit flatté de lui redonner les sceaux : ce qui ayant alarmé le garde des sceaux, il s’en piqua, et en plein conseil dit au Roi et à la Reine qu’il étoit impossible d’empêcher la ruine de la France que par l’éloignement du cardinal Mazarin ; ensuite de quoi, pour le regagner, on ne parla plus de lui ôter les sceaux pour les rendre au chancelier, lequel voyant qu’on l’avoit fourbé, ne fut plus si ferme à refuser d’être du conseil du duc d’Orléans. Les princes de leur côté jugeant qu’il leur seroit important qu’un officier de cette considération en fût chef, l’allèrent trouver en personne le samedi 27 juil-