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DE CONRART.

Madame fit de nouvelles batteries contre lui et contre la comtesse de Soissons, qui de son côté faisoit tous ses efforts pour obtenir le retour de Vardes : de sorte que cela devint une affaire d’importance, par la jalousie et le désir de vengeance de ces deux dames, qui sembloient tirer au bâton pour se perdre l’une l’autre, quelque différence qu’il y eût entre elles.

La comtesse de Soissons voyant les efforts que faisoit Madame contre elle, dit un jour au Roi (qui depuis la mort du cardinal Mazarin avoit toujours continué de la voir, allant même presque tous les jours chez elle, et y jouant souvent jusqu’à minuit et une heure) que Madame ne devoit point faire tant de bruit, et qu’elle savoit des choses essentielles sur son sujet, capables de la faire taire. Le Roi l’ayant pressée de s’expliquer, elle lui dit qu’elle avoit entre les mains des lettres écrites par le comte de Guiche à Madame, où Sa Majesté étoit fort maltraitée, et que c’étoit une cabale qui s’étoit formée de long-temps contre lui. Le Roi en parla à Madame, qui voyant les choses en cette extrémité, et craignant plus que tout le retour de Vardes, se résolut de découvrir tous les mystères qui jusqu’alors avoient été fort soigneusement cachés, nonobstant qu’il y allât beaucoup de son intérêt et de la ruine du comte de Guiche, qu’elle aimoit. Elle lui dit donc que, quelque temps après que le Roi eut témoigné par ses fréquentes visites à mademoiselle de La Vallière l’affection qu’il avoit pour elle, ils résolurent tous ensemble de l’en

    et d’argent. Les brevets qui autorisoient à les porter ne font point mention de la veste couleur de feu dont parle Conrart. (Voyez un de ces brevets dans les Œuvres de Louis xiv ; Paris, 1806, tome 6, page 375.)