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DE CONRART.

lettre, voyant le caractère un peu différent de celui des autres lettres, son soupçon en fut augmenté ; de sorte qu’elle se résolut de la lire avant que de la lui rendre. Que voyant qu’elle étoit écrite sur un sujet si délicat, et avec des termes si offensans pour le Roi, elle avoit cru la lui devoir faire voir plutôt qu’à la Reine : ce qu’elle fit. Que le Roi l’ayant lue, la jeta au feu ; et qu’encore qu’il en fût fort piqué, il trouva pourtant à propos de n’en faire point d’éclat. Il faut noter que le Roi, parlant en secret à Vardes de cette supposition pour savoir par qui il croyoit qu’elle eût été faite, Vardes, à ce qu’on dit, lui nomma madame…[1].

(Le surplus manque.)


SUR LE LIVRE INTITULÉ JUNIUS BRUTUS[2].


Quelqu’un ayant demandé à M. Daillé[3] si M. Duplessis-Mornay, avec lequel il avoit demeuré longtemps, étoit auteur du livre intitulé Junius Bruttus,

  1. Lui nomma madame… : Vardes ayant eu l’infamie de jeter les soupçons du Roi sur la maréchale de Navailles, fut envoyé, au mois de mars 1665, dans la citadelle de Montpellier. Corbinelli, compromis dans la même affaire, partagea la disgrâce de Vardes. (Voyez notre édition des Lettres de madame de Sévigné, tome 7, page 121 ; Paris, 1818.)
  2. Manuscrits de Conrart, tome 11, page 1112.)
  3. M. Daillé : Jean Daillé, célèbre ministre protestant, avoit été pendant sept ans précepteur du petit-fils de Duplessis-Mornay. Nous n’avons point examiné le point de critique sur lequel porte la remarque de Conrart ; mais nous avons cru qu’elle pourroit intéresser les personnes qui dirigent leurs recherches sur le livre dont il y est parlé, et qui doit être devenu rare.