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SUR CONRART.

mier mai 1660[1]. Cette pièce auroit dissipé mes doutes, si j’avois pu en conserver encore.

J’ai depuis rencontré d’autres pièces écrites et signées par Valentin Conrart. Des recherches faites dans de vieux parchemins, exposés en vente chez des épiciers, me procurèrent deux quittances écrites par lui et revêtues de sa signature, sous les dates des 4 mars 1645 et 1651. Ces pièces, dont la première a été citée page 4 de cette Notice, pourroient servir d’objets de comparaison, s’il en étoit jamais besoin.

M. Raynouard, secrétaire perpétuel de l’Académie, m’a aussi communiqué une lettre écrite par Conrart en 1670. L’écriture se ressent des souffrances qu’il éprouvoit : elle est tremblée, et tracée péniblement ; mais on y reconnoît encore l’habitude de sa main.

Les Mémoires de Conrart sont écrits avec pureté ; le style en est simple, sans affectation, et tel qu’il convient à cette nature de composition. Ils sont exempts de passion, et d’un spectateur qui ne se laisse pas entraîner par le mouvement des esprits, et ne prend point de parti dans la querelle.

Ils se divisent naturellement en deux parties. La première renferme diverses relations sur les troubles de la Fronde. Elle commence par le récit d’une séance de la cour des aides dont Conrart fut témoin, et dans laquelle on voit le premier président Amelot déployer un de ces caractères antiques que la magistrature de France a quelquefois présentés.

La seconde partie contient des morceaux détachés,

  1. Cette lettre est aujourd’hui en la possession de M. le vicomte Héricart de Thury, conseiller d’État. M. Walckenaer l’a insérée dans la troisième édition de l’ouvrage qui vient d’être cité, page 214.