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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

du Roi, sans y considérer les intérêts des princes.

L’assemblée accorda à M. Ladvocat ce qu’il désira ; mais comme elle avoit résolu qu’on enverroit commandement aux portes de ne laisser sortir aucuns vivres ni munitions de guerre pour les armées de Lorraine, de Wirtemberg et des princes, et qu’on ne laisseroit sortir aucun soldat, il fut arrêté que leur ordonnance seroit affichée par les carrefours de la ville de Paris, publiée à son de trompe, et que défenses seroient faites aux volontaires de battre ni faire battre le tambour, à peine de la vie.

Le parlement de Paris, qui avoit vu que cette assemblée du Palais-Royal avoit mis la peur au palais d’Orléans, et épouvanté les nouveaux échevins aussi bien que M. Broussel, s’assembla le 26. Son Altesse Royale se trouva à cette assemblée, et mena M. de Beaufort avec lui pour conclure l’affaire de l’abolition de la mort de M. de Nemours ; mais quelques-uns de la compagnie trouvèrent des difficultés qui firent remettre l’affaire à un autre jour pour y délibérer. Après cela on parla de l’assemblée du Palais-Royal. D’abord, cinq ou six des conseillers conclurent à donner un veniat à M. Le Prévôt ; mais de quatre-vingt-treize conseillers, il n’y en eut que trente-cinq de cette opinion, tout le reste fut d’avis contraire ; et après cela on donna arrêt par lequel deux de la compagnie furent députés pour informer de toutes les assemblées qui se feroient dans Paris, et il fut fait défenses à tous les habitans, et autres qui étoient dans la ville, de porter aucunes marques au chapeau. pour signifier qu’on étoit de quelque parti.

Cet arrêt du parlement de Paris n’eut pas grande