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[1652] MÉMOIRES

tout autre, envoya quérir M.  Le Prévôt pour savoir quel sentiment la cour avoit de lui. M.  Le Prévôt l’assura qu’elle en étoit très-satisfaite ; mais qu’on ne pouvoit s’empêcher de dire quelquefois qu’il n’avoit pas toujours été dans le bon chemin. Il avoua que cela étoit vrai ; mais qu’il y avoit long-temps qu’il s’étoit reconnu, et qu’il désiroit avec passion faire voir le désir qu’il avoit de servir le Roi dans ce rencontre, pourvu qu’on lui témoignât agréer son service, et qu’on lui ordonnât de travailler : cela vouloit dire, au langage de M.  le cardinal de Retz, qu’il vouloit être le maître de l’affaire ; mais M.  Le Prévôt ne lui répondit autre chose sur cette matière, sinon qu’il falloit faire les choses par les formes. M.  le cardinal de Retz repartit là-dessus qu’il y avoit les vieilles et les nouvelles formes. M.  Le Prévôt répondit qu’il entendoit les vieilles ; et M.  le cardinal de Retz lui ayant demandé quelles étoient ces vieilles formes, il lui répondit que c’étoit de jeter dans la rivière ceux qui n’alloient pas droit dans le service du Roi. Cette parole fit faire la conférence plus longue ; et pour conclusion, pour ne pas dégoûter M.  le coadjuteur, on lui promit part dans la négociation, mais en telle sorte qu’il n’en seroit jamais qu’un des membres, et point du tout le chef.

Le conseil secret de la cour pour cette négociation, qui avoit cru long-temps que c’étoit une bagatelle, s’étoit tout-à-fait détrompé ; et voyant que c’étoit une chose solide, pressoit les négociateurs pour la cassation des officiers du parlement qui étoient à Paris, et demandoit avec instance si on ne pourroit pas donner un arrêt pour cela au parlement de Pontoise. Mais les négo-