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[1652] MÉMOIRES

cune chose déterminément, laissant cette négociation absolument à leur conduite.

Ces deux négociateurs arrivèrent à Blaye après avoir passé par Angoulême, et pris escorte du marquis de Montausier, qui leur donna de ses gardes, suivant les ordres qu’il en avoit reçus du Roi.

Le sieur de Bourgon demeura dans Blaye auprès du duc de Saint-Simon, et le père Berthod passa à Bordeaux, parce qu’il y connoissoit tout le monde, y ayant autrefois demeuré trois ou quatre ans, et que le sieur de Bourgon n’y avoit aucune habitude.

Le père Berthod y arriva la veille de Noël, sur le midi ; et ce fut une assez bonne conjoncture, parce qu’ayant grande dévotion aux cordeliers, il prendroit occasion, pendant les fêtes, de parler à ses amis, et de rendre à quelques-uns des bien intentionnés des lettres de M. de Servien, qui leur mandoit d’agir suivant les ordres que le père Berthod leur donneroit.

Le jour même qu’il y arriva, il envoya quérir le sieur Le Roux et le sieur de La Chaise son gendre, qu’il savoit avoir de bonnes intentions pour le rétablissement de l’autorité royale. Il les trouva autant affectionnés qu’on pouvoit espérer, et dans la disposition de tout entreprendre pour le service du Roi, lorsque les choses seroient en état de le pouvoir faire. Ils nommèrent au père Berthod ceux auxquels on se pouvoit fier dans la ville, et ceux qui étoient absolument pour le service du Roi. Ils lui dirent même que la maison des cordeliers n’étoit pas fort bien intentionnée, non plus que d’autres maisons religieuses, et quantité de curés des paroisses ; que