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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

noissance, sortit de Bordeaux pour aller à Blaye, à Agassat et en d’autres endroits où ils étoient, afin de les obliger d’écrire à leurs correspondans de ne rien entreprendre que quand le père Berthod leur diroit qu’il faidroit agir. Ce père emporte des billets des sieurs de Jan père et fils, et d’autres, pour s’en servir à l’occasion, qui étoit bien pressante ; car lorsqu’il retourna dans Bordeaux, il trouva que Villars, qui avoit appris que Masson et Litterie[1] formoient un parti contre M. le prince de Conti et contre l’Ormée, et craignant qu’ils ne l’exécutassent, et par là ne lui ôtassent la récompense qu’il espéroit du Roi, en le prévenant par l’exécution pour la liberté de la ville, résolut de faire étrangler ces deux hommes, afin de leur ôter le moyen d’agir. Il fit donner avis de son dessein au père Berthod, afin qu’il y remédiât ; ce que ce père fit, par l’avis qu’il fit donner à Masson et à son associé.

Dix jours se passèrent dans les préparatifs que Villars faisoit pour l’exécution, pendant lesquels le père Berthod retourne encore à Blaye, pour demander à M. de Vendôme six officiers qui pussent servir de chefs aux compagnies bourgeoises, et à quelques unes de l’armée que Villars conduiroit ; pour demander que le régiment de Montausier se tînt prêt sur des vaisseaux de l’armée navale, qu’on feroit approcher le 20 mars jusqu’à Lormont, pour en faire sortir ces chefs et ce régiment, qui devoit servir pour soutenir les bien intentionnés, au cas qu’ils fussent repoussés par les gens des princes. Toutes ces choses

  1. Litterie : On lit ainsi sur les deux manuscrits. Il faudroit peut-être lire Listrac.