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[1652] MÉMOIRES

la cour avoit promis à Villars ; il dit que M. d’Amiens étoit son correspondant pour cette négociation par l’entremise du père Berthod, qui lui écrivoit toutes choses ; qu’il avoit agi dans la paroisse de Saint-Michel avec plusieurs bourgeois, et entre autres avec le sieur Ithier son parent, qui avoit trafiqué en ce quartier-là avec plusieurs qu’il ne nomma pas. Il dit encore que le sieur Le Roux devoit fournir tout l’argent nécessaire, jusques à quatre-vingt-dix mille livres qu’il devoit compter par ses ordres ; que M. de Vendôme, de Saint-Simon et de Bourgon, et le père Berthod, lui écrivoient, par la main du dernier, qu’on donneroit à ceux de l’Ormée ce qu’on jugeroit à propos pour les remettre dans le service du Roi ; qu’on enverroit de Blaye des chefs pour mettre à la tête de la bourgeoisie lorsqu’il en seroit besoin ; qu’il y avoit des autres cabales conduites par les sieurs de Jan, Masson, Litterie le jeune, et une autre du président d’Affis[1] ; et que ce qu’il en savoit il l’avoit appris depuis quatre heures de la bouche du père Berthod ; que les mesures étoient prises pour se saisir de Lenet, qu’on devoit conduire dans les prisons du Palais ; qu’on se saisiroit de l’hôtel-de-ville ; qu’on feroit savoir à Leurs Altesses qu’il n’y avoit plus d’assurance pour elles, et qu’on leur feroit ouvrir une porte de la ville pour se retirer ; qu’en même temps on devoit faire sortir tous les religieux de plusieurs monastères, comme des cordeliers, récollets, capucins, carmes, feuillans, et les pères de Saint-Benoît ; et que tous iroient dans les rues criant la paix ! et chantant vive le Roi ! que pour les jésuites, minimes et les pères de

  1. D’Affis : premier président du parlement de Bordeaux.