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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

donner de si mauvais augures pour la suite, qu’il avoit été à croire que les gens de bien présumeroient d’eux-mêmes ce qui pourroit le plus contribuer à leur donner un repos assuré pour l’avenir.

Cependant comme Sa Majesté ne s’étoit arrêtée à la démolition des fortifications de la ville que parce qu’elle pouvoit être plus facilement exécutée que le rétablissement des forts, qu’elle seroit moins à charge au peuple, et qu’elle exempteroit de tous les inconvéniens qu’elle avoit prévus de la réédification des forts, et conviendroit mieux au public ; qu’à présent qu’elle trouvoit la sûreté égale en rétablissant ses forts, elle y donnoit volontiers les mains, et d’autant plus que messieurs les généraux espéroient que les magistrats pourroient être disposés à le demander. Mais parce qu’une chose de conséquence ne pouvoit être mieux ménagée ni plus sûrement ordonnée et établie que par l’entremise desdits sieurs généraux, Sa Majesté désiroit qu’après avoir délivré aux magistrats de la ville la déclaration d’amnistie qu’elle leur envoyoit par le sieur de Las, porteur de ce mémoire, et qu’elle auroit été publiée, ils s’employassent à disposer ces magistrats à faire eux-mêmes instance à Sa Majesté d’ordonner la réédification des châteaux Trompette et du Ha, ne doutant pas qu’ils n’y trouvassent toute facilité, selon l’avis qu’on avoit de l’état des choses de ce côté-là, et que l’on se devoit promettre tant par le crédit qu’ils s’étoient acquis dans la ville, et le pouvoir que leur qualité, le commandement et la proximité des armes de Sa Majesté leur donnoient, que parce qu’il n’y avoit personne qui ne sût qu’en l’année 1649, qui étoit le temps auquel elle leur avoit accordé plus de grâces, elle se réserva d’ordonner le rétablissement