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[1652] MÉMOIRES

voir dans la chambre de madame de Longueville, où on les trouva tous deux en même lit. Ces placards se sont vus imprimés dans Paris.

Sainctot, maître des cérémonies, ayant eu ordre d’avertir les députés du parlement, le mardi 21 au soir, que le Roi leur donneroit audience le mercredi, il reçut un autre ordre de les remettre au samedi 25, à Melun, parce que le Roi partit le 22 de Saint-Germain, dès trois heures du matin, pour aller par Chilly à Corbeil ; mais depuis on les remit encore au mardi 28. On fit diverses conjectures sur ce délogement, et l’on crut que le plus véritable sujet en étoit l’approche des troupes du duc de Lorraine, qu’on sut qui s’avançoient vers Paris. Toutefois ce prince leur faisant quitter leurs quartiers, envoya un des siens à la cour, pour assurer qu’il n’entreprendroit rien contre le service du Roi ; et un autre à M. d’Orléans pour lui dire aussi qu’il ne feroit rien contre le sien. Cette assurance fit que le cardinal Mazarin se tint plus ferme sur les conditions de l’accommodement qui se traitoit, quoiqu’il n’y ait aucune mesure à prendre avec le duc de Lorraine, qui s’engage à tout le monde, et qui ne tient rien à personne qu’aux Espagnols, parce que ses intérêts sont mêlés et attachés aux leurs ; car outre qu’ils lui doivent beaucoup d’argent, il a acquis beaucoup de terres dans leurs États, et jouit du revenu du duché de Limbourg, qu’ils lui ont engagé, et qui lui vaut près de deux cent mille livres de rente.

Les députés du parlement reçurent encore diverses remises de la cour. Le parlement ne s’assembloit plus que pour parler des rentes de la ville, et les princes