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DE CONRART. [1652]

cheval, avec des trompettes qui sonnoient devant eux par toutes les rues. Ils l’attendirent long-temps au Bourget ; et après les complimens, accompagnés de grandes embrassades, il se fit beaucoup presser pour venir à Paris, disant toujours qu’il n’y avoit que faire, puisqu’il avoit eu l’honneur de saluer Son Altesse Royale, et qu’il étoit obligé de n’abandonner point son armée. Il avoit pourtant donné ordre qu’on lui retînt un logis à la rue de Tournon, dès la veille. M. d’Orléans avoit cru lui-même qu’il ne le persuaderoit pas de venir, et ne lui avoit fait apprêter ni logement ni à souper. Il ne voulut point monter en carrosse, mais obligea M. d’Orléans et M. le prince à revenir à cheval. Il marchoit à la gauche de Son Altesse Royale dans les rues, et M. le prince de l’autre côté du ruisseau. Le lundi matin, il fut long-temps dans la galerie du palais d’Orléans, et demeuroit couvert pendant que Son Altesse Royale y étoit, quoique M. le prince et tous les autres fussent découverts ; mais dès que M. d’Orléans en sortoit, il se découvroit, et quand il rentroit il remettoit son chapeau. Ce matin-là même, M. le cardinal de Retz le visita, et fut plus d’une heure seul avec lui. Il s’est tenu des conseils où il a assisté, sans que M. le prince y fût, et où M. le cardinal de Retz, madame de Chevreuse et M. de Châteauneuf se sont trouvés avec M. et madame d’Orléans. Son armée passoit hier la Marne sur le pont de Lagny. On ne sait encore s’il passera la Seine, ni en quel lieu, au cas qu’il la veuille passer. Quand on lui demande s’il n’ira pas secourir Étampes, il s’en étonne, et dit qu’il ne sait pas ce qui l’y pourroit obliger ; que Clinchamp l’a servi, mais qu’il l’a chassé, et qu’il n’a par