Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 48.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
NOTICE

parmi nous par l’alliance et la liaison étroite qu’il avoit contractée de longue main avec l’illustre M. Conrart[1], que l’on doit regarder comme le premier instituteur et le premier fondateur… de cette petite académie naissante, formée seulement de sept ou huit personnes d’élite, que l’amour des lettres avoit rassemblées pour conférer ensemble des productions de leur esprit, et pour se perfectionner mutuellement. Dans cette école d’honneur, de politesse et de savoir, l’on ne s’en faisoit point accroire ; l’on ne s’entêtoit point de son prétendu mérite ; l’on n’y opinoit point tumultueusement et en désordre ; personne n’y disputoit avec altercation et aigreur ; les défauts étoient repris avec douceur et modestie, les avis reçus avec docilité et soumission. Bien loin d’avoir de la jalousie les uns des autres, l’on se faisoit un honneur et un mérite de celui de ses confrères, dont on se glorifioit plus que du sien propre. Au lieu d’insulter aux foiblesses inséparablement attachées à l’humanité…, l’on se faisoit une loi expresse de cacher les défauts de son prochain, de les étouffer dans le sein de la compagnie, d’en dérober la connoissance aux étrangers… Là, chacun s’efforçoit de devenir de jour en jour plus savant et

    préaux eut lieu le premier de juillet. Déjà M. de Saint-Surin avoit rectifié cette erreur dans son excellente édition de Boileau ; Paris, 1821, t. 3, p. 139. (Voyez le Journal des Savans, du mois de mars 1824, p. 155.)

  1. Claude Bazin, seigneur de Bezons, conseiller d’État, mourut doyen de l’Académie française, le 20 mars 1684. Il avoit épousé Marie Targer, fille de Louis Targer, secrétaire du Roi, qui étoit fils de Valentin et frère de la mère de Conrart, duquel M. de Bezons étoit ainsi cousin germain par alliance.