Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/128

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SU ! : LE MARÉCHAL DU PLESSIS. ! ?. >

en quartier d’hiver. Le cardinal Mazarin ayant des intérêts particuliers à traiter avec le Pape, fit désigner Du Plessis pour l’ambassade de Rome ; et aun de le décider à accepter, il lui dit qu’à son retour il seroit promu au grade de maréchal de France, qui lui ëtôit promis depuis deux ans. Du Plessis croyoit avoir mérité cette dignité par ses services militaires ; il l’avoit vue accorder à plusieurs généraux moins anciens que lui et qui n’avoient pas les mêmes titres à faire valoir, et il lui auroit paru humiliant de ne la devoir qu’à sa complaisance pour le ministre. Il refusa donc 1 ambassade. Après des discussions assez vives, Mazarin changea d’avis, et exigea qu’il aiïat faire le siège de Roses.

Du Plessis connoissoit les difncultés de l’entreprise : il craignoit, s’il ne réussissoit pas, que sa prometion ne fût encore ajournée il déclaroit ne pas vouloir reprendre de service tant qu’elle n’auroit pas en lieu ; il résista long-temps, et finit par céder. Nonseulement la place étoit forte et défendue par une bonne garnison, mais pendant le siége un orage effroyable, qui dura plusieurs jours, détruisit les travaux, inonda le camp, et obligea les soldats à aller chercher un asylesur les montagnes voisines. IlfaHut, non sans peine, réunir les soldats dispersés, relever leur courage, et recommencer tous les travaux. On les poussa avec une telle activité, que le gonverneur fut réduit à capituler au bout de trente-six jours.

On trouvera dans les Mémoires une relation détaillée et intéressante de ce siége, dont l’heureuse issue est attribuée exclusivement à Du Plessis. Le marquis