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DU MARÉCHAL DE GRAMONT. [t65~j

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guerre de Pologne, épuisés de toutes sortes de choses, et n’ayant plus pour toute infanterie, de leur propre aveu, que deux mille trois cents hommes de pied, et pas un cheval d’artillerie ; mais le maréchal de Gramont reçut ordre du Roi de leur donner quatre cent mille écus, sans pourtant s’engager à aucun traité de guerre offensive ce qu’ils eussentfortdésiré, etpoussé même plus loin qu’on n’auroit peut-étr& souhaité. Avec cette assistance considérable, venue si à prepos, ils se raccommodèrent, de manière qu’ils firent l’année suivante les grandes choses que l’on vit ce qui fut un coup de la dernière importance pour le Roi(’), qui fortifia ses alliés, et les délivra de l’appréhension que les armes autrichiennes leur eussent raisonnablement causée, si elles se fussent trouvées en Allemagne sans opposition.

Jamais prince n’a eu de plus grandes qualités que le feu roi de Suède : il ne cédoit guère en valeur, ni en la connoissance de la guerre, à son prédécesseur Gustave(2) la force de son esprit remuoit facilement un corps pesant, et si accablé de graisse qu’il en étoit quasi monstrueux. Il faisoit de sa main les dépêches à ses ambassadeurs et à ses généraux d’armée, dont il y en avoit souvent de fort longues. Son courage dans les occasions importantes, et où il voyoit que sa présence étoit absolument nécessaire, lui faisoit oublier qu’il étoit roi ; et, pour engager ses troupes à bien faire en suivant son exemple, il se mëttoit à (t) Pour le Roi : Charles x, mort en 1660.- (t) Son prédécesseur GtMtafe Gustave- Adolphe, surnommé le Grand. Sa fille Christine lui avoit succède ; et Charles x, autrement dit Chartes-Gustave, n’étoit monté sur te trune qu’après l’abdication de cette princesse.

I.