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sciences et des arts, mais quasi généralement de tout ce qui se passe hors de l’Espagne, et on peut dire même hors du lieu où ils habitent, vont presque de pair, et sont inconcevables.

La pauvreté est grande parmi eux ce qui provient de leur extrême paresse ; car si nombre de nos Français n’alioient faucher leurs foins, couper leurs blés et faire leurs briques, je crois qu’ils courroient fortune de se laisser mourir de faim, et de se tenir sous des tentes pour ne se pas donner la peine dé bâtir des maisons. Ils sont fort sobres quant à leur vivre, mais ils ne se peuvent rassasier de femmes : aussi faut-il avouer qu’elles sont si jolies, si spirituet les, si insinuantes et de si bonne volonté, qu’il est bien malaise, lorsqu’on ne se trouve pas tout-a-fait impuissant, de s’empêcher de succomber à la force de leurs charmes, au hasard du risque qu’on en peut courre, les plus belles étant souvent très-sujettes a caution. Les gens de la première qualité qui sont à la cour suivent quasi la même manière de vivre. Ils se lèvent fort tard, ne voient le Roi que lorsqu’ils l’accompagnent à la messe, c’est-à-dire ceux qui sont gTYMM~’ et le soir aux comédies, où ils assistent couverts, mais non point assis, et ne lui parlent jamais que par audience, quand la nécessité de leurs anaires les oblige à la demander. Les comédies et le cours font tout leur divertissement ; et ils sont tellement assujétis à leurs coutumes, qu’ils ne vont qu’en de certains temps préfix au Passée del Rie, qui est le plus agréable endroit qu’on puisse imaginer, et abandonnent ce lieulà dans l’excessive chaleur de l’été (où ils ont une promenade d’une lieue de long, dessous des arbres,