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DU MARÉCHAL DE GRAMONT. [t65g]

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lui répondit fort agréablement qu’il le pouvoit demander à M. l’ambassadeur vénitien, qui étoit tout proche ; dont il s’abstint par bonne fortune, car il est sûr que le pantalon lui eût fait une riposte telle que méritoit le sauvage de la question.

L’ambassadeur de l’Empereur disoit un jour au maréchal de Gramont qu’un autre grand de la première classe.s étoit soigneusement enquis de lui si ~/emagna (1) era buena ciudad, y si avia tambien cameros come en ~p~~tt~’ et plusieurs pauvretés de la sorte que je ne rapporte pas. Enfin on peut parler devant la plupart de ces messieurs-là allemand, italien, latin et français, sans qu’ils distinguent trop quelle langue c’est, ils n’ont nulle curiosité de voir les pays étrangers, et encore moins de s’enquérir de ce qui.s’y passe.

J’ai pris grand soin d’examiner autant qu’il m’a été possible en.quoi consistoit cette grandeur qui les fait traiter d’égal avec tous les princes souverains. Il est vrai qu’il y a des races extrêmement illustres, et dont l’ancienneté et les alliances ne sauroient être meilleures ; mais pour toutes les marques extérieures qui accompagnent la grandeur ; et qui font la distinction des hommes, les séparant du commun et imprimant le respect dans les esprits, je n’en ai pu remarquer aucunes, ni dans le nombre de leurs domestiques, qui est fort médiocre ; ni dans leur table, n’y en ayant pas un seul chez qui on aille manger ; ni dans leurs écuries, qui ne sont remplies que de deux attelages de mules, et que de cinq ou (t) ~’t~/ema-na, elc. Si Allemagne étoit une belle ville, et s’il y avoit des moutons comme en Espagne.

6.