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DU MARÉCHAL DE GRAMONT. [t66a] ]

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tingué qu’il y eût à la cour. Il suivit le Roi à ses premières campagnes. de Flandre ; et bien qu’il n’y eût point l’emploi qu’il devoit naturellement y avoir, M. de Turenne étant à la tête de l’armée, il ne laissa pas de monter la tranchée, comme simple colonel des gardes, aux sièges de Tournay et de Douay, obéissant aux officiers généraux qu’il avoit vus à la bavette, et qui étoient ses aides de camp lorsqu’il commandoit les armées avec le grand prince de Condé. Tout ce que le maréchal de Gramont faisoit n’étoit que pour marquer au Roi son entier dévouement, et. son obéissance aveugle à ses volontés~ ; car il étoit au-dessus de la fausse et de la mauvaise gloire., et ne faisoit consister la véritable que dans ce qui alloit uniquement à plaire à son maître, et à faire ce qui lui étoit agréable.

La campagne de Flandre finie, il s’en alla dans ses gouvernemens, où il crut sa présence utile pour le service du Roi. Il y obtint pendant son séjour la grâce du comte de Guiche son fils, et son rappel à la cour (’), avec cette condition qu’il ne serviroit plus à la tête des~ gardes comme survivancier ce qui toucha extrêmement le maréchal, et qui le détermina enfin à prendre, comme je l’ai déjà dit, le mauvais parti de vendre sa charge, voyant que mon frère ne pouvoit consentir que je l’eusse, en étant privé dont le pauvre garçon a été du depuis inconsolable, mais pendant douze ans le Roi la lui avoit donnée en 166~, et il s’en ctoit défait avant le passage du Rhin en 16~t ;

O) ~on rappel à la cour : Voyez, sur les causes de la disgrâce du comte de Gniche, l’Histoire de madame Henriette d’Angleterre, pàr madame de La Fayette, histoire qu’on trouvera dans cette série.