Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/24

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Qui me vit épargner la vie par le Turc,
Si je dois à présent tromper l’espérance populaire.


(Vouk Mitchounovitch est couché auprès de l’évêque ; il feint de dormir, mais il entend tout ce que l’évêque vient de dire.)


VOUK MITCHOUNOVITCH


Non, évêque, pour Dieu !
Quel malheur vient te frapper ?
Tu pleures comme un malheureux !
Tu te consumes sur les misères serbes !
N’est-ce donc pas une fête aujourd’hui ?
Tu as convié les Monténégrins,
Pour délivrer la terre des incroyants.
Sans cela même, c’est notre Slava[1] !
C’est le jour où la vaillante jeunesse se réunit
Pour mesurer sa valeur,
La force des bras, la vitesse des jambes,
L’adresse au tir, l’agile coupe des moutons,
Pour écouter la sainte liturgie
Et conduire le kolo[2] autour de l’Église ;
Les poitrines vaillantes seront comparées.

  1. Fête familiale serbe, glorifiant le saint patronymique en souvenir du jour du baptême de l’aïeul. Cette coutume n’existe que chez les Serbes.
  2. Une ronde.