Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/25

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C’est l’encens sacré des héros,
Cela donne des cœurs de fer.
Laisse ces paroles sombres !
Les hommes supportent, les femmes pleurent !
Celui qui gouverne ne doit pas faiblir !
Tu n’es pas seul au monde.
Regarde ces cinq cents jeunes gens !
Quelle force, quelle agilité nous vîmes en eux ce jour !
As-tu vu comme ils tiraient ?
As-tu vu leur jeu habile à la balle ?
Comme ils ramassaient vite les kapes[1] ?
Les petits louveteaux, dès qu’ils commencent à marcher,
Aiguisent, en jouant, leurs dents effrayantes
Sous la gorge de l’ennemi ;
Dès que le faucon a ses plumes,
Il ne peut plus rester tranquille,
Détruit son nid, brin à brin, un par un,
Puis s’élève vers le ciel en sifflant !
Tout cela nous sert d’exemple.
Avec cette jeunesse qui est ici,
Il y en a encore six fois autant à la maison.
Leur force, c’est ta force !
Jusqu’à ce que les Turcs l’aient affaiblie,
Nombreuses hanoums porteront le deuil.

  1. Petite toque ronde, coiffure nationale.