Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DE NOMBREUSES VOIX :


« Mitchounovitch parle et fait bien !
Une mère serbe n’en a pas engendré de pareil
ni avant ni après Kossovo ! »


KNEZ YANKO


Je n’ai pas encore tout bien dit
Pourquoi nous nous égorgeâmes à cette réunion.
Nous tranquillisâmes Vouk et le capitaine,
Mais vous connaissez notre jeunesse d’Ozrinitch ;
Dès qu’ils arrivent, ils plaisantent :
Le diable avait amené à cette réunion
Le vieux hodja[1] Brountchévitch ;
Il avait sur lui une certaine chichana[2]
À peine longue jusqu’au coude,
Il avait mis ce fusil sur l’épaule,
Et se dandinait de-ci de-là
À travers le champ, comme les autres.
Et voilà qu’un des nôtres,
En passant à côté du hodja,
Lui fourra une longue corne
Dans le goulot de son fusil.

  1. Prêtre turc.
  2. Fusil.