Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/67

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Le vrai Prophète veut-il jeter sa massue,
la terre tremble de ce choc,
comme une citrouille vide au-dessus de l’eau !
Humanité faible, pourquoi es-tu aveugle ?
Tu ne connais pas les douceurs du paradis pur,
tu luttes avec Dieu et avec les hommes ;
Tu vis et tu meurs sans espoir,
Tu sers la croix et tu vis avec Miloch !
Croix est un mot vide et sec,
Miloch jette les hommes dans la folie
ou dans quelque enivrement excessif !
Un jour de prière turque
vaut mieux que quatre années de prière chrétienne. —
Ô houris, aux yeux bleus,
Vous, qui souhaitez passer votre vie éternelle avec moi,
Où est cette ombre qui puisse se lever,
pour passer devant vos yeux ?
devant vos yeux qui transpercent,
yeux qui peuvent dissoudre une pierre
et encore plus un pauvre homme
né pour se mirer dedans, —
dans vos yeux pareils à de l’eau très limpide,
où, dans deux gouttes saintes
on voit mieux l’image plus large de la puissance de Dieu,
que du haut d’une montagne, un matin de printemps,
quand on regarde un horizon pur !