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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/141

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gatienne

venus ! C’est trop fort, vois-tu ! Tu ne sais pas ce que je souffre ! L’année prochaine, tu auras ton coupé… Tu me le prêteras, dis, quelquefois ?

Elle eut un rire heureux, et, se penchant hors de la barque :

— Tiens, je le veux comme cela, bleu, capitonné de boutons d’or.

Sa main pendait ; elle la retira vivement, secouant les gouttelettes qui lui restaient au bout des doigts.

— C’est bizarre, j’ai peur de l’eau. Pour l’avoir regardée glisser autour de moi, j’éprouve comme un vertige. Rentrons.

Il la ramena près de lui, inquiet, l’appuya sur sa poitrine.

— Tiens-moi comme cela, ne bouge pas.

Il retourna, ramant très vite.

À ce moment, le bateau-vapeur venait de Saint-Cloud : on eût dit qu’il dardait sur eux ses yeux rouges. Il passa, battant l’eau, secouant la petite yole, l’éclairant brusquement d’une rayée de lumière.

Sur le pont presque désert, un homme debout se courba et cria vers la yole :