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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/155

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gatienne

maient presque nus, étendus, béants, suants et roses, sous les rideaux bien tirés où se collaient les mouches.

Gatienne regardait de leur côté, l’œil fixe, la tête soulevée par ses mains croisées.

Elle s’était jetée sur son lit, la robe défaite, la poitrine découverte qui respirait lourdement, s’abandonnant dans la solitude et le silence à l’épouvante qui la tenait : Robert l’associé de Fabrice !

Depuis un mois, l’ivresse de son bonheur s’était dissipée.

Maintenant son cœur oppressé avait retrouvé ses angoisses. Des rougeurs subites lui venaient, et des palpitations folles, depuis cette catastrophe, qu’elle attribuait cependant à un hasard funeste. La pensée de ce rapprochement, de cette union d’intérêts et d’amitié qui existait désormais entre son mari et… cet homme, la frappait à chaque instant d’un coup de poignant désespoir.

Elle défaillait d’horreur de se sentir condamnée à l’intimité que cette situation allait amener entre eux tous.

Le mensonge, la dissimulation lui étaient imposés.