Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/212

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de sa force, et combien est peu sûre pour les petits la société des grands : Quelques promesses que tu me fasses, dit-il, tu ne parviendras pas à me rassurer ; car, soit que l’eau me pousse contre toi, ou toi contre moi, je serai toujours la victime de ces deux malheurs.

Le pauvre doit toujours craindre la société d’un puissant, et sa confiance sera toujours mieux placée dans son pareil.


Le laboureur qui a trouve un trésor

Un Laboureur, en ouvrant la terre avec le soc de sa charrue, voit sortir du sillon un trésor. Il laisse aussitôt le labourage comme indigne de lui, et réserve ses bœufs pour de plus doux loisirs. Dans sa reconnaissance, il élève bientôt des autels à la Terre, qui lui avait départi les trésors qui lui avaient été confiés. La Fortune, au milieu des joies d’une telle richesse, Je réprimande et se plaint de ce qu’il ne la juge pas aussi digne d’encens : Tu n’offres rien à mes temples du trésor que tu as trouvé, et tu préfères en faire part à d’autres