Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/213

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divinités ; mais quand ton or dérobé te laissera inconsolable, tu m’importuneras tout d’abord de tes larmes. Alors tu ne me verras plus un visage riant, mais triste, et tes vœux seront inutiles.

C’est une faute grave, après avoir reçu une somme d’argent, d’en tenir compte à un autre que celui à qui on la doit.


Le taureau et le bouc

Un Taureau, pour se soustraire aux poursuites d’un lion énorme, cherchait sur les coteaux déserts une retraite assurée. Il trouve une caverne qu’habitait alors un Bouc aux longs poils, conducteur ordinaire d’un troupeau barbu. Déjà il baissait la tête pour s’y réfugier au plus vite ; mais le Bouc lui barre le passage et l’effraye en tournant de côté sur lui ses yeux menaçants. Le Taureau, chagrin, s’éloigne et dit, en fuyant loin de la vallée (car la crainte qu’il éprouve ne lui permet pas de punir l’affront qu’il a reçu)